SPIRITUALITÉ MARISTE

Mars 2022

 

février 2022

Faire de même

L’arrivée du variant Omicron dans le décor a bousculé encore davantage nos vies, après s’être fait imposer des mesures sévères de confinement, de couvre-feu, de cours à distance pour les élèves et quoi encore. Il m’est arrivé souvent de me faire demander comment j’occupais mes journées. Certaines habitudes ont changé, mais comme il m’est difficile de ne rien faire, ou bien je lis ou bien j’écris un court article pour les Échos, ou bien je vais marcher en respirant l’air pur en n’oubliant pas de me rendre à l’école à chaque jour, comme par habitude. Dans le début de cette nouvelle année liturgique, on peut aussi demander au Seigneur comment il occupe ses journées. L’Évangile témoigne d’un horaire assez rempli. Il n’y avait pas de pandémie à l’époque, mais d’après l’évangéliste Marc, Jésus était constamment en action. On peut le voir marcher, prier, aller à la rencontre des gens, les enseigner, parler avec eux, discuter et même guérir des malades. Dans les faits, Jésus posait les mêmes gestes que font, en ce temps de pandémie, nos médecins, nos infirmiers et préposés, pour sauver les malades. Nous vivons, depuis presque deux ans un grave problème de société. Nous avons tous et toutes besoin des uns et des autres pour nous « sauver » des infections ou de la déprime. Les problèmes de santé mentale se sont multipliés. Il y a trop de solitude et trop d’oubliés. Les jeunes doivent retourner à l’école, se voir, se parler, se côtoyer, être assis dans une même classe pour écouter leur professeur, poser des questions ou réagir et ainsi, faire les efforts nécessaires pour comprendre, enregistrer et stimuler leurs cerveaux.  Ce sont les stimuli de base qui contribuent naturellement au progrès et au développement de tous les enfants. Le rôle des professeurs est non seulement de transmettre des connaissances, mais de provoquer des réactions qui contribueront positivement au développement des jeunes. Ainsi ils pourront lire dans les yeux des enfants, qui sont assis devant eux, s’ils ont compris ou non.  Pour les adultes, c’est la même chose. Il est normal et naturel de se rencontrer, de se parler et de s’entraider. Cela fait partie de la loi naturelle comme on disait dans le temps. Et de travailler pour le bien commun. C’est la première et principale chose dont je me souviens de mes cours de philosophie et que j’ai retenue toute ma vie. Tous les gestes que nous posons doivent être faits en fonction du bien commun. C’est l’exemple que nous a donné le Seigneur. C’est à suivre.

JM 

JANVIER 2022

Déjà baptisé.

Nous sommes à deux semaines de Noël et on se retrouve avec un Jésus qui a environ 30 ans, car il va se faire baptise par son cousin Jean. On ne sait pas grand-chose de ces 30 années, mais on peut s’imaginer que Jésus avait appris le métier de Joseph et qu’il avait lu les prophètes tout en se préparant à sa vocation particulière. Mais pourquoi se faire baptiser? C’est ce que faisait Jean dans le désert en disant : « Moi, je vous baptise dans l’eau, mais celui qui arrive derrière moi vous baptisera dans l’Esprit et le Feu. » Mt 3, 11.  Que comprendre? Jean Baptiste nous dit que Celui qui vient après lui nous fera « plonger » dans la vie de Dieu. Il va baptiser, dit-il « dans l’Esprit et le Feu. Et que fait le feu? Le feu dégage chaleur, lumière et il purifie. Et que fait l’Esprit? Il change les cœurs et les fait tourner vers le bien. Il donne un regard d’amour.

Jean-Baptiste continue : « Convertissez-vous ». En d’autres mots, il nous dirait aujourd’hui : Changez d’attitudes; soyez davantage attentifs les uns envers les autres. Ne manquez pas les occasions d’aimer. Jean-Baptiste ouvre le chemin à Jésus et nous invite à le suivre. Le Seigneur en se faisant baptiser nous invite, à notre tour, à plonger dans la vie qu’il nous offre. Plongeons avec foi «au fleuve de vie » et laissons l’Esprit nous transformer, car l’homme renaît.   Ainsi, nous passons de la mort à la vie.

JM

JANVIER 2022

On verra bien

La fin de semaine du 25 et 26 décembre 2021, j’écoutais TV5 où se produisaient de nombreux artistes et chanteurs, dans un décor féérique, chantant la beauté de la vie et semant la joie de vivre en ces temps difficiles où la morosité plane sur nos têtes et dans nos cœurs. Un chanteur du nom d’Amir présentait sa pièce musicale, intitulée On verra bien.

Il disait pour en résumer le contenu : « Il y a une leçon qui se cache dans absolument tout. » J’ai eu le réflexe d’écouter attentivement les paroles et sans tarder, j’ai imprimé le texte pour mieux en saisir tout le sens. Voici ce que j’ai particulièrement retenu : « Je vois la vie comme un conte où jamais le méchant peut triompher (…) la lumière est là, ferme les yeux pour mieux la voir. » Je me suis permis de faire le lien avec les événements de Noël, récemment vécus et encore présents dans nos vies. Comme les déplacements et les visites étaient limités, nous avons passé le temps des fêtes dans la quiétude et peut-être même dans la solitude. En entendant la chanson On Verra bien, j’ai immédiatement pensé au Prologue de saint Jean qui était proposé à notre méditation les jours de Noël et le 31 décembre : « Au commencement était le verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence. Et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » Comme quoi, tout le monde cherche la lumière. Personne ne veut vivre dans les ténèbres. Jean nous donne une piste : « Accueillir la vraie Lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde ». Si on l’accueille, on verra bien : « Si c’est difficile (d’affronter la vie), ça nous fortifie, on peut s’en servir ça doit être le ciel qui nous fait signe », nous dit Amir. « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire. » Voilà le signe ! L’invitation nous est lancée pour qu’à chaque matin nous prenions un moment pour accueillir cette Lumière, comme nous le rappelait Pierre récemment : « Vous avez raison de fixer votre attention sur la Parole comme une lampe brillant dans l’obscurité jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. » 2P 1, 19. « On verra bien, on verra le bien le tout dans le rien, l’infini dans chaque fin.»

JM

JANVIER 2022

L’ASTRE DU MATIN

Comme nous venons de revivre les événements de la venue du Seigneur durant le temps de Noël, je vous invite à faire vôtre cette recommandation de Pierre : « Vous avez raison de fixer votre attention sur la parole des prophètes, comme sur une lampe brillant dans l’obscurité jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. » Pierre nous explique cette parole.

« Vous savez cette chose essentielle : aucune prophétie de l’Écriture ne vient d’une intuition personnelle. En effet, ce n’est jamais la volonté d’un homme qui a porté une prophétie : c’est portés par l’Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.» Quand on cherche à comprendre telle ou telle situation, Pierre nous rappelle que nous avons raison de questionner et il veut nous encourager à chercher les réponses dans les Écritures. Ce qu’ont dit les prophètes, dit-il, c’était inspiré par l’Esprit. Ils ont donc parlé au nom de Dieu. Et nous avons raison de fixer notre attention sur leur parole parce que, ajoute-t-il, c’est Dieu qui parle par eux. Pierre compare la parole de Dieu à une lampe qui brille dans la noirceur, qui éclaire notre intelligence et qui, petit à petit, fait surgir la lumière du matin. Ainsi l’aube apparaît, la clarté s’impose et la situation qui nous paraissait difficile, se clarifie paisiblement.

Mais où est-elle cette étoile qui brille? Où la trouver? Et qui est cette étoile? Il nous arrive d’avoir des moments sombres dans la vie et pourtant, le Seigneur n’est pas loin. Il faut se laisser pénétrer de sa lumière en s’y exposant, un peu comme les bergers qui, curieux, se sont laissés conduire jusqu’à l’Enfant Jésus. Ils y ont trouvé la joie. Je suis convaincu que durant ce trajet qui les conduisait vers la pleine lumière, ils ont fait silence pour écouter leur cœur et laisser naître la joie. Et c’est là, dans leur cœur, que s’est levé l’astre du matin. Ainsi, sommes-nous invités à fixer notre regard sur la Parole. Saint Jean l’appelle le « Verbum », le « verbe », le « mot de Dieu ». Ça veut dire que Dieu a parlé par Jésus et que tout a été dit par Lui. Et c’est Lui que nous accueillons comme lumière. Fixons, en ce début de nouvelle année, notre attention sur la Parole avec la certitude que l’étoile du matin se lèvera dans nos cœurs.

JM

DÉCEMBRE 2021

Moments de gratitude

Cet automne, j’invitais les élèves à contempler la nature et à écrire ce qui leur montait dans le cœur en l’exprimant comme une prière. L’expérience fut positive à tel point que l’enseignante de français en cinquième secondaire me dit que, de ce temps-ci, elle parlait de poésie avec ses élèves et qu’il serait intéressant de leur faire écrire un court poème et d’en citer quelques extraits dans les Échos de décembre. L’idée m’a plu et, dans cette édition spéciale, nous laissons la place aux élèves de cinquième à qui il était demandé : « Après une sortie en nature, seul ou en groupe, déterminez quel fut le moment le plus signifiant, sinon le plus intense.

Dans le silence d’un lieu propice à l’écriture, laissez la poésie, en quelques vers, vous parler de ce que vous avez vécu, de ce qui fut, peut-être, un éblouissement. » À plusieurs reprises, j’ai mentionné à tous les élèves que contempler la nature, c’est comme une prière qui jaillit de notre cœur, c’est un moment de gratitude, de reconnaissance envers le Dieu Créateur. Trop facilement, nous nous habituons à notre environnement exceptionnel et nous oublions les richesses qu’il contient. Parmi les nombreuses richesses, le Collège dénombre plus d’une soixantaine essences d’arbres différentes et ouvre notre œil sur l’infini qui permet d’admirer le Saint-Laurent du haut de la falaise. La vie nous bouscule tellement que nous ne trouvons plus le temps d’apprécier à la fois la nature et les personnes qui nous entourent. Il n’y a qu’une solution :  s’imposer des moments d’arrêt, faire silence, regarder tout autour, admirer et remercier. Tout est cadeau et tout est grâce.  Ouvrons les yeux et notre cœur. C’est de là que jaillit la reconnaissance qui se définit comme un « sentiment » qui incite à se considérer comme redevable envers la personne de qui on a reçu un bienfait.»  Nous ne sommes redevables qu’envers Dieu. Chers amis, bonne lecture en ce temps des fêtes et que vos cœurs soient remplis de gratitude pour tout ce que vous avez, pour votre milieu, vos amis(es) et vos familles. Un très beau temps de NOËL avec amour.

JM

NOVEMBRE 2021

LES PETITS PAS

Dans tous les domaines, la stratégie des petits pas a fait ses preuves. Il en est ainsi dans le domaine de la foi. Mais il faut commencer par s’intéresser à la personne qui nous interpelle et l’écouter.  Voici un exemple. Jésus vient de guérir un aveugle avec lequel il était entré en contact.

Quelque temps après sa guérison, ses amis l’ont reconnu et se sont mis à le questionner :        « Comment tes yeux se sont-ils ouverts? » L’homme répondit : « l’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue et me l’a appliquée sur les yeux et m’a dit : « Va te laver; je me suis lavé; alors j’ai vu. »  Mais l’histoire n’est pas restée là. Les pharisiens s’en sont mêlés et ils ont questionné à leur tour l’ancien aveugle.  « Que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux? » Il dit : « C’est un prophète.» Plus tard, après avoir convoqué de nouveau l’homme qui avait été aveugle, les pharisiens recommencèrent à le questionner, mais ce dernier, après avoir écouté Jésus et réfléchi à ce qu’il lui avait dit, dira avec conviction : « Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. (…) Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »  Les pharisiens, n’ayant pas accepté cette petite leçon d’un mendiant, « le jetèrent dehors. » Jésus le retrouva de nouveau et lui demanda s’il croyait au   « Fils de l’homme? » L’homme répondit : « Qui est-il pour que je croie en lui? » Jésus lui dit :   « Tu le vois et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur! ». Des petits pas même dans la foi.  Revoyons la démarche de l’aveugle :

- « Cet HOMME qu’on appelle Jésus » (C’est d’abord un homme qui semble ordinaire
- « C’est un PROPHÈTE » (Ce n’est pas n’importe qui…)
- « S’il n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (En lien avec Dieu : un cœur ouvert)
- « Je CROIS, Seigneur » (Il est vraiment de Dieu : un acte de FOI).

Les conclusions sont faciles à tirer.  Quand on pense avoir la vérité, c’est là qu’on est aveugle et quand on accueille Dieu dans sa vie, les ténèbres se dissipent et on voit plus clair. Avec Jésus, les petits pas mènent à la lumière. « Je suis la lumière du monde » Jn 9, 5.

JM

OCTOBRE 2021

L’AUTOMNE

L’automne est une autre saison qui tourne mon cœur et mon esprit vers la gratitude. C’est particulièrement la nature qui m’interpelle profondément.  Que de beaux levers du soleil j’ai admirés sur les bords du Lac Saint-Jean.  Une lumière croissante qui sonne le réveil des oies et des bernaches dont les cris matinaux résonnent sur les landes en friche, les accueillant pour leur premier repas de la journée.

Les matinées sont fraîches et nous respirons l’air pur d’un beau matin qui succède à un autre, encore différent, annonçant des temps plus froids, signe que nous n’échapperons pas à l’hiver. L’approche de l’automne est signe de fruits abondants.  On pense aux excellentes pommes fraîchement cueillies, fruits de prédilection pour une saine alimentation. Que dire encore de nos magnifiques paysages assortis de couleurs qui s’harmonisent et qui embellissent nos esprits? Les teintes s’impriment les unes sur les autres et, au fil des années, on les observe davantage, car elles éveillent en nous l’admiration et la gratitude. Chaque année, la beauté s’amplifie et nos cœurs se réjouissent. À toutes les époques, on aura chanté la grandeur et la beauté de la nature. Et l’Église, dans sa propre tradition, a toujours été très proche de la nature. Le pape, dans son encyclique Loué sois-tu, nous rappelle la fragilité de     « la maison commune ». Il nous cite François d’Assise, Jean de la Croix et combien d’autres, qui rencontraient et admiraient Dieu dans tous les recoins de cette maison. Pourquoi ne pas nous arrêter, nous aussi, de temps en temps, pour contempler, admirer et remercier Dieu pour la nature qui nous entoure? On y trouve la tranquillité, la paix, la beauté et la richesse d’une création sublime. Tout parle au cœur. Il suffit d’écouter. Et pourquoi ne pas poser un tout petit geste, quel qu’il soit, pour protéger, « sauvegarder la maison » et ainsi la rendre plus habitable, car elle parle d’elle-même, dans toute sa beauté. Elle nous appartient, et d’autres l’habiteront après nous.

« Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire » ;
J’aime à revoir encore, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois ».
Lamartine, L’automne.

JM

SEPTEMBRE 2021

ÇA COMMENCE ICI

(Allocution du P. Martel aux membres du personnel en ce début d’année)

Chers amis (es), «Ça commence ici», tel est le thème de l’année. Ça commence ici pour nos jeunes et l’avenir leur appartient, car ils ont tout entre les mains.

Pour garder notre tradition, nous commençons par un moment de prière en célébrant l’Eucharistie. Si notre école existe et si les autres écoles maristes existent de par le monde, c’est que le fondateur,
le P. Colin, et les premiers maristes ont confié ces initiatives à Marie, celle qui préside en face de l’école, celle qu’on appelle «notre supérieure.» Ça commence ici et, l’aventure de plus de 90 ans a commencé avec Elle. Aujourd’hui on s’en rappelle et nous voulons lui confier notre année scolaire que l’on souhaite «normale» , en présence régulière, chaleureuse et respectueuse avec tous les jeunes qui nous sont confiés.
Il faut donner le meilleur de soi, et donner le meilleur de soi, c’est toujours très exigeant. Le meilleur, c’est un «superlatif», le comparatif de supériorité de«bon». En d’autres mots, c’est celui qui a atteint le plus haut degré de bonté. Un jour, un jeune homme de vingt ou vingt-cinq ans demande à Jésus : «Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? «Ce jeune homme avait compris deux choses : D’abord, que le but de tout être humain, c’est la vie éternelle et que le chemin à prendre, c’est de faire le bien», ce à quoi nous sommes tous et toutes invités: faire le bien.On a entendu tout à l’heure Paul dire aux gens du milieu qu’il faut «donner selon son cœur sans commencer à mesurer.»
En éducation, on ne mesure pas, vous le savez.  Dès fois on pense que ça va prendre dix minutes et puis, c’est souvent l’heure qui y passe. Rappelez-vous le proverbe, dit saint Paul: «À semer trop peu, on récolte trop peu. À semer largement, on récolte largement. Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement.»
Dieu aime que notre geste en soit un de gratuité, mais aussi, surtout un geste de FOI. Le Seigneur nous invite à une grande liberté intérieure quant aux dons que nous faisons. «Et Dieu, ajoute-t-il, est assez puissant pour vous donner toute grâce en abondance, afin que vous ayez, en toute chose et toujours, tout ce qu’il vous faut et même que vous ayez en abondance de quoi faire toute sorte de bien.»

Mes amis, semez la bonté, la Joie et l’amour. Vous y sèmerez en même temps la présence de Dieu. En rendant les jeunes meilleurs, vous rendez le monde et son environnement meilleurs. «Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur.»

JM

AOÛT 2021
Des jeux olympiques retrouvés

On vient de vivre des Olympiques reportés d’une année à cause de la pandémie. Le Japon a tenu parole pour faire vivre au monde entier un « moment d’espoir », comme le disait dans son mot d’introduction le président Thomas Bach :

«Pourquoi les Olympiques? Parce qu’ils ont un pouvoir unificateur », ajoutait-il.  C’est d’abord un rassemblement d’athlètes du monde entier provenant de pays riches, pauvres, pays amis ou en guerre. Cette solidarité dans le sport rapproche les individus par l’amour et la passion d’une même discipline. Elle crée des ponts et de belles amitiés. Elle permet de communiquer et rend le monde meilleur dans la mesure où le dialogue prime. Ces jeux sont en même temps pour nous une invitation au dépassement de soi et un rappel qu’il ne faut jamais baisser les bras à la moindre difficulté ou à la première chute. Il faut sans cesse se relever, recommencer, se donner des objectifs et voir loin. « Tout est possible à celui qui croit ».

Plus vite ; Plus haut ; Plus fort. ENSEMBLE !               

Tous ensemble avec les réfugiés qui ont quitté leur pays à cause de l’oppression, mais qui croient, eux aussi, que le sport est un MOMENT D’ESPOIR pour « l’unité dans la diversité ».

Unis dans le sport ; unis dans la vie ; unis dans une foi commune où tous et toutes se reconnaissent comme frères et sœurs d’un monde de paix à bâtir ENSEMBLE.

JM

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JUILLET 2021
Une fin mémorable

Je m’adresse particulièrement à vous, finissantes, finissants, pour souligner votre solide résilience, votre remarquable témoignage, ainsi que votre constance dans l’effort, en cette année 20-21 dont nous nous rappellerons longtemps. J’ai regretté ne pas vous voir plus souvent et vous m’avez manqué dans ma routine quotidienne.

L’absence des sports et des activités m’ont tenu à l’écart, mais vous n’avez pas abandonné et vous avez gardé le sourire malgré les masques et les contraintes imposées par la santé publique.  Je vous félicite encore une fois d’avoir gardé le cap sur l’avenir avec confiance. Je suis fier de vous.  Et cette fierté, j’en suis certain, va perdurer dans le temps, car le mot «mariste» est à jamais buriné sur vos lèvres et sur vos cœurs.  Merci d’être ce que vous êtes : des maristes de cœur.

Pourquoi ne pas chanter Vigneault, pour vous saluer une dernière fois officiellement?

«Le temps que l’on prend pour dire je t’aime
Au bout de nos jours les vœux que l’on fait
Les fleurs que l’on sème chacun les reçoit en soi-même
Aux beaux jardins du temps qui court.
Le ruisseau de nos jours aujourd’hui s’arrête
Et form’ un étang où chacun peut voir
Comm’ en un miroir l’amour qu’il reflète pour ces cœurs.
Le temps de s’aimer le jour de le dire
Fond comme la neige aux doigts du printemps
Fêtons de nos joies ces yeux où nos regards se mirent,
C’est demain que j’avais vingt ans.
À qui je souhaite le temps de vivre leurs espoirs.»

Avec toute mon affection mariste.

JM

JUIN 2021
L’ABC d’une société

En vieillissant, je me redis souvent que toute société devrait respecter certaines lois qui ont contribué à former des peuples civilisés, ordonnés et organisés. S’il en était ainsi, ça irait déjà mieux dans notre monde actuel.  Je vous rappelle quelques règles en application dès le 13ème A.C. :

- Vous ne volerez pas. Vous ne mentirez pas.
- Vous ne tromperez aucun de vos compatriotes.
- Vous ne ferez pas de faux serments.
- Tu n’exploiteras pas ton prochain. Tu ne le dépouilleras pas.
- Tu ne retiendras pas la paye du salarié. Tu ne maudiras pas un sourd.
- Tu ne mettras pas d’obstacle devant un aveugle.
- Vous ne commettrez pas d’injustice.
- Tu n’avantageras pas le faible, tu ne favoriseras pas le puissant.
- Tu ne répandras pas de calomnies.
- Tu ne réclameras pas la mort de ton prochain. Tu ne vengeras pas.
- Tu aimeras ton prochain comme toi-même ;
- Tu craindras ton Dieu. Je suis le Seigneur. »  Lév. Ch. 19

La liste est déjà longue. Et il n’est pas mauvais de la répéter, car tous les jours, plusieurs de ces thèmes sont abordés dans les journaux.   Je pense à la violence faite aux femmes ou encore aux jeunes filles enlevées en Afrique récemment.  Et encore…, combien d’enfants et de personnes âgées sont maltraités? Et le respect de la vie?  Il manque d’humanité partout. L’argent et l’ambition mènent le monde. Nous sommes d’éternels insatisfaits. On se plaint des patrons, on critique ses collègues, on jalouse ses amis. Il nous faut donc commencer par développer une culture positive. Dire merci; saluer les personnes que nous rencontrons; sourire à tout le monde; encourager un collègue; aider un voisin; et quoi encore?  Je nous lance un défi : de tous les points mentionnés plus haut, retenons-en deux qui nous paraissent difficiles à maîtriser et faisons des efforts dans ces domaines, particulièrement tout en étant positifs et constructifs, sans oublier la présence de Dieu. Les gens diront : « Ils ont l’air heureux. » Et si c’était vrai!  Le monde changerait.

JM

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La prière : un exercice

La prière exige des temps paisibles et silencieux pour entrer en relation avec Dieu.  Dans cette période de pandémie où nous sentons nos voisins anxieux et inquiets, il me semble que s’imposer des moments de silence permettrait de retrouver une certaine paix et la joie du cœur.                          

Comme je cherchais sur internet une prière pour les jeunes, je tombai sur cette réflexion du pape François qui m’a vraiment fait plaisir. Voici ce qu’il dit de la prière : La prière doit être «le premier désir de la journée» c’est-à-dire «quelque chose que l’on pratique à l’aube, avant que le monde ne se réveille».

Il parle de la prière solitaire comme remède à la fuite et l’anxiété. «Nous sommes des êtres humains en fuite, toujours. Sans vie intérieure nous devenons superficiels, agités, anxieux; nous fuyons la réalité, et aussi nous-mêmes. Celui qui prie ne s’évade pas du monde, mais privilégie les lieux déserts.» Le pape ajoute que la prière doit être un « art à pratiquer avec insistance, une discipline, un exercice.» Il faut l’intégrer avec persévérance «dans une règle de vie». «Jésus lui-même a  dit : frappez, frappez, frappez à la porte.» En effet, la «prière persévérante produit une transformation progressive, elle rend fort dans les périodes de tribulation».

Voilà un exercice à pratiquer. En priant dès le matin, nous nous mettons en présence de Quelqu’un qui comble les absences difficiles à supporter, particulièrement en ce temps de pandémie. L’exercice vaut pour chaque individu, mais particulièrement pour la famille en ce temps de Noël. Quelle place notre famille donne-t-elle à Dieu? Et à la prière? Avons-nous complètement abandonné l’héritage de nos parents qui comptaient sur Dieu et qui n’ont jamais été déçus? Pour nous aider à la réflexion, je vous demande pourquoi il y a un âne et un bœuf dans la crèche?. En y réfléchissant bien, vous verrez qu’il y a un lien intéressant à découvrir et, je vous dis tout de suite que ce n’est pas pour «réchauffer le petit Jésus.»

Vous trouverez une piste dans le dernier article de ce bulletin. Et que Dieu vous bénisse!

JM

La prière : un exercice  (suite 2)

Quand le pape François nous a invités à faire de notre prière un exercice matinal (Échos de décembre), je me suis rappelé Mathieu qui, depuis sa première année du secondaire, me demande, lors d’une période intense d’examens, la prière de saint Thomas d’Aquin dont nous soulignerons l’anniversaire le 28 janvier.  

Il m’est également revenu à l’esprit qu’ Emmanuël, maintenant universitaire, l’avait apprise par cœur et la récitait avant ses examens.  Il avait lui aussi, comme le rappelait le pape François, développé cet «exercice» de la prière qui lui était bénéfique.

Nous savons tous que, lorsque vient le temps d’un examen ou d’une situation difficile à surmonter, un certain stress s’installe, nous rendant anxieux et plus inquiets. Emmanuël me disait que, devant certaines tâches qui lui paraissaient insurmontables, il avait appris à les vaincre par la prière. «J’ai réalisé qu’il y a quelque chose de terriblement beau qui existe dans la relation qui unit le Père céleste à ses enfants. En priant le Père, ce dernier vient nous donner, par ses grâces, l’intelligence, la force et le discernement qui sont nécessaires pour dépasser notre condition humaine et nous amener à réaliser des choses qu’il est impossible de faire en tant que simple humain. On crée ainsi un véritable mouvement de paix et d’amour puisque nous obtenons, par la prière, de l’aide et nous redistribuons de l’amour autour de nous.»  Cela ne veut pas dire que seule la prière fait réussir l’étudiant.  Mais le fait de prier dispose l’intelligence et le cœur et les rend libres de toutes distractions externes, laissant ainsi surgir la lumière et la paix. L’élève est donc mieux disposé, car il ouvre son intelligence au  mouvement de l’Esprit Saint. Voici la prière de saint Thomas dont il est question plus haut : «Créateur ineffable, source de lumière et de sagesse, daigne répandre sur mon intelligence un rayon de ta clarté, chasse de moi les troubles ténèbres du péché et de l’ignorance. Donne-moi la pénétration pour comprendre, la capacité de retenir, la méthode et la facilité pour apprendre, l’aisance pour parler. Engage le début, conduis le progrès, couronne la fin, Toi qui, vrai Dieu et vrai homme, vis et règnes dans les siècles des siècles.»
JM

«La prière rend fort dans les périodes de tribulation» pape François.

La prière : un exercice (suite 3)

 Pendant les premiers jours des cours à distance au début de janvier, les professeurs d’éducation
physique se sont demandé comment faire sortir les jeunes dehors pour prendre de l’air et faire des exercices. Comme je rappelais aux élèves depuis quelques semaines déjà que le pape disait récemment que la prière est un «art à pratiquer avec insistance, une discipline, un exercice» et comme j’en avais parlé dans les Échos de décembre et de janvier, j’ai décidé de poursuivre notre réflexion sur la prière, considérant qu’elle devrait être un élément essentiel dans notre vie de chrétiens et chrétiennes.

J’ai poussé ma réflexion jusqu’à mettre en parallèle la prière et la course à pied. Dans les deux cas, il faut d’abord réfléchir au geste à poser, puis décider de le faire, se réchauffer l’esprit et le physique, prendre du temps et passer à l’action. Pour l’un ou pour l’autre, peut-être faudra-t-il avec le temps augmenter la fréquence et la cadence. Il va de soi que les deux exercices imposent une coupure de la routine quotidienne, prendre une pause, car on se donne «du temps pour soi». De plus, il faut nécessairement une bonne concentration, laquelle s’accentuera de jour en jour, en persévérant. Ainsi, le mental s’en portera mieux. Tu y trouveras, d’une part, la paix de l’esprit dans la prière et, d’autre part, la purification de l’esprit par le grand air. Notre vie intérieure s’en trouvera nécessairement apaisée à la fois par la prière et par la course.

Si tu veux des résultats concrets, il ne faut pas hésiter à te mettre en marche dès maintenant et à faire des essais. Tu dois pratiquer à la fois la prière pour la paix intérieure et la «course ou la marche», pour un bien-être physique. Ce défi quotidien t’appartient et il ne peut qu’être bénéfique.  Il est grand temps de réagir, car la vie est une longue pratique qui se poursuivra jusqu’en vie éternelle.

«La prière persévérante produit une transformation progressive.»
Pape François.

Histoire d’une croix

Le jeudi 7 mai : Monsieur Lalande me reconnaît du Chemin Saint-Louis. Il dit à son plus vieux qui conduit : «Allons saluer le P. Martel ; il est dehors dans sa cour.» Il arrive avec ses deux autres fils qui portent fièrement leur croix que je leur avais donnée il y a plusieurs mois. Je leur fais remarquer d’ailleurs et Christophe, finissant de cinquième secondaire, ajoute : «Elle est là pour rester.».

Le mardi 28 juillet, le même Jonathan dont il est question plus haut se présente sur le terrain de l’école avec deux amis. Me voyant de loin, il laisse son vélo et vint à ma rencontre pour me demander une croix qui remplacera celle qu’il a perdue. C’est promis que je lui en donnerai une autre lors de la rentrée «J’en ai besoin ; il me manque quelque chose», dit-il. Hugo et Émile me confirment qu’ils ont toujours la leur. Belle jeunesse rayonnante !

Le samedi 22 août c’est la dernière journée pour les employés qui ont installé les nouveaux casiers dans l’école. À quelques reprises durant les derniers jours, j’ai remarqué qu’un jeune de plus de 20 ans portait une croix «ostensiblement».  Ce samedi-là je l’ai félicité pour sa croix. Il m’a dit : «Je suis de descendance portugaise, catholique et j’en suis fier.» Voilà un témoin qui n’a pas besoin de parler.

Le mardi 25 août, Christophe, maintenant cégépien à qui j’ai remis une croix il y a deux ans, m’envoie un texto : « Je pense encore chaque soir ainsi que chaque matin à vous lorsque vient le moment de faire mon signe de la croix ainsi que ma prière. Merci de m’avoir enseigné ces belles valeurs ! Je voulais voir avec vous si vous aviez des croix. J’aimerais en donner à mon oncle ainsi qu’à mon cousin…» L’Esprit fait son travail…

JM

Il faut oser

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Quand on voit Jésus agir avec ses contemporains, on se demande pourquoi il ne respectait pas les interdits :

- Au puits, il parlait avec une Samaritaine, ce qui, pour un Juif, ne se faisait absolument pas; Il a laissé Marie Madeleine, considérée comme une «pécheresse»,  lui arroser  les pieds  de larmes et les essuyer avec  ses cheveux, ce qui ne s’était jamais vu;
- Il s’est invité à manger chez Zachée, un voleur.  On n’avait jamais vu ça. Mais pourquoi a-t-il agi ainsi et qu’est-ce qui le motivait à poser de tels gestes.  Voulait-il provoquer et semer la dissension?
- Il a lui-même donné la réponse, qui a tout son sens encore de nos jours : «Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecins, mais les malades.»  Il a joué le rôle de «médecin» par amour pour toute personne humaine. Et il a dit Dieu a son monde souffrant et il nous invite à faire de même: un bon conseil, une parole encourageante, une attitude positive… Pourquoi pas? Le Seigneur n’a pas choisi les malades. Il a soigné tous ceux qu’il a rencontrés et, ses disciples, humbles serviteurs,  ont fait de même. Dieu sait que notre monde a le cœur malade. «Voici le chemin, prends-le» Is.30, 21

JM (jean.martel.sm@videotron.ca)

LE SAINT ESPRIT

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«Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.» Cet extrait des Actes des Apôtres nous l’avons entendu le jour de l’Ascension. Jésus, lors d’une visite à ses disciples, leur a promis son Esprit qui leur fera se souvenir de tout ce qu’il a dit. «C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours.» Et ainsi arriva la Pentecôte. Cet Esprit Saint, nous le connaissons  mal. On lui a donné plusieurs titres : le vent, le feu, le souffle, le Défenseur et quoi encore!  Saint Jean raconte que quelques jours après que Jésus «fut enlevé au ciel» , les disciples étaient ensemble et, un certain soir, «Jésus vint et il était là au milieu d’eux». Après leur avoir parlé, «il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint.» L’esprit c’est le souffle de Dieu.

Récemment je lisais un texte de Saint Cyrille de Jérusalem  (IVème S.) pour qui l’Esprit, c’est L’EAU. Je trouve magnifique sa comparaison et particulièrement quand il explique comment l’Esprit nous est communiqué. «Pour quelle raison l’Esprit est-il appelé une «eau», dit-il? «C’est parce que l’eau est à la base de tout; parce que l’eau produit la végétation et la vie; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie; parce qu’en tombant sous une seule forme, elle opère de façon multiforme. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là, mais en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient»

Il nous faut donc accueillir l’Esprit Saint dans notre cœur et le laisser nous transformer, le laisser cultiver et développer ses dons en «s’adaptant» à chacun de nous, car l’Esprit produit en nous ce qui nous convient.  Mais quels sont les dons de l’Esprit? Et de quelle manière s’adapte-t-il? Le pape François a donné des catéchèses sur les sept dons que je rappelle : la Sagesse, l’Intelligence, le Conseil, la Force, la Science, la Piété et la Crainte de Dieu.  Il ne s’agit pas ici d’avoir peur de Dieu, mais comme le dit le pape François, «il faut s’abandonner dans les mains de Dieu avec humilité, respect et confiance».

Tous ces dons s’enrichissent quand ils sont compris dans un contexte spirituel, c’est-à-dire dans une relation avec Dieu qui ouvre notre Intelligence, qui nous Conseille dans la prière et qui nous donne la Force de continuer notre route avec foi et audace. Saint-Cyrille termine en disant que l’Esprit «vient avec la tendresse d’un défenseur véritable, car il vient pour sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, réconforter, éclairer l’esprit : chez celui qui le reçoit, tout d’abord; et ensuite, par celui-ci, chez les autres.» Si  l’Esprit fait tout ça, pourquoi ne pas lui dire qu’on a soif de lui?

Jean Martel, s.m.

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De l'Ascension à la Pentecôte

«Les douze apôtres, avec les autres disciples et fidèles, demeuraient tout joyeux en la compagnie de la grande Reine du ciel»

On lit dans les Actes des apôtres: «Pendant quarante jours, il (Jésus) leur était apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu» (1, 3).  «Le jour de la Pentecôte (cinquantième jour) étant arrivé, ... Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint» (2, 1 et 4).

Cette année, la fête de l’Ascension aurait normalement lieu le 21 mai (quarante jours après Pâques), la Pentecôte le 31. Pendant ces dix jours, le père Colin invitait les Maristes à réciter «le Veni Creator en union avec la sainte Vierge et les Apôtres» (Autour de la règle, doc. 22, § 4). Il se souvenait sans doute d’avoir lu, dans la Cité mystique de Dieu de Marie d’Agreda: «Les douze apôtres, avec les autres disciples et fidèles, demeuraient tout joyeux en la compagnie de la grande Reine du ciel, attendant dans le Cénacle la promesse du Sauveur, confirmée par sa très-sainte Mère, qu’il leur enverrait d’en haut l’Esprit consolateur, qui leur enseignerait toutes choses et leur rappellerait tout ce qu’il leur avait dit» (Jean 14, 26).

Ces dix jours où rien ne se passe sinon une attente peuvent se voir comme la pause entre deux histoires, dont l’une finit et l’autre commence. Dans celle qui finit, Dieu s’est infiltré dans l’histoire de l’humanité: il s’est choisi un peuple, Israël, et ce peuple a donné Jésus. En Jésus, Dieu est avec nous en chair et en os. Cette histoire prend fin avec l’Ascension: Jésus remonte vers son Père. Est-ce qu’il nous abandonne? Non, il va se rendre présent d’une autre manière. Par la puissance de son Esprit, de son souffle, il se rend présent dans un nouveau corps, le corps formé de ceux qui croient en lui, l’Église. La présence de Jésus par l’Église, c'est sa parole qui retentit de nouveau; c’est le baptême et la confirmation; c’est l’eucharistie, présence réelle sous le signe du pain et du vin, ainsi que les autres sacrements. Cette histoire commence à la Pentecôte, et elle se déroule encore sous nos yeux. À nous d'y prendre part, par l'écoute de la parole et par la communion au corps et au sang du Christ.

Gaston Lessard, s.m.