CAPSULES MARISTES

 

février 2022

14 février: saints Cyrille et Méthode. Comment! N’est-ce pas la Saint-Valentin? Certes, mais celle-ci ne risque pas de passer inaperçue. Parlons donc plutôt des deux frères Cyrille et Méthode. Comment Jean-Paul II a-t-il été amené en 1980 à les déclarer patrons de l’Europe? Il nous faut remonter au 14 février 869, date de la mort de Cyrille. En Europe, l’Église connaît alors trois langues: l’hébreu, le grec et le latin. Mais cela laisse en dehors tout un pan de l’Europe qui parle slavon. La Slavonie s’appelait autrefois l’Esclavonie: c’était un réservoir d’esclaves. N’empêche, leur langue (le slave) va devenir celle de toute une part de l’Europe, pour qui Cyrille inventa l’alphabet glagolitique (aussi dit cyrillique). Après la mort de son frère, Méthode devint évêque et fut à l’origine de la conversion au christianisme de toute la partie orientale de l’Europe: Pologne, Yougoslavie (autrefois Croatie et Serbie), Bulgarie, Roumanie, les Balkans. La fête des saints Cyrille et Méthode est pour nous une invitation à prier pour nos sœurs et frères chrétiens d’Orient, souvent victimes de conflits politiques.

 

Gaston Lessard, s.m.

JANVIER 2022

Dans les magasins, Noël est loin derrière nous. Selon le Prions en Église, le temps de Noël va jusqu’au 8 janvier. Dans mon vieux livre de messe, il allait jusqu’au 13. On pourrait même dire qu’il finit vraiment quarante jours après Noël, le 2 février. Ce jour-là, on fête maintenant la Présentation de Jésus au temple. Autrefois, on parlait soit de la Chandeleur (on portait des chandelles en procession), soit de la Purification de Marie (les « relevailles » après un accouchement). Pour nous, bien au nord de l’Équateur, c’est l’hiver, donc la neige. En Australie, c’est l’été, la plage, les vacances… Cette année, le virus Omicron règne en maître. Il a déjà gâché les réunions de famille. Il menace le retour en classe. Il engorge les hôpitaux. Il s’infiltre partout. À nous de prendre les mesures nécessaires pour protéger nous-mêmes et les autres: le vaccin, le masque, la distanciation, le lavage des mains. Ayons aussi recours à la prière: pour les plus vulnérables, pour les soignants, et pour nous-mêmes.

Gaston Lessard, s. m.

DÉCEMBRE 2021

Le temps de l’avent.

Quatre dimanches avant la venue, c’est-à-dire l’avènement ou l’avent. Venue de qui? De Jésus, bien sûr. Pour les chrétiens, c’est clair. C’est à la fois la fin d’une longue attente et le début d’une nouvelle ère, celle qui nous mène à l’an 2021 et bientôt à 2022.
La longue attente remplit ce qui est devenu pour nous l’ancien testament: Adam et Ève; Noé et le déluge; Abraham, Isaac et Jacob; les douze enfants de Jacob, qui deviennent les douze tribus d’Israël, y compris Juda, d’où vient le nom Judéen, ou Juif. Ici prend place l’histoire de David, puis de Salomon; ici viennent les prophètes: Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel.
Enfin, enfin, l’attente aboutit: Jésus vient au monde. Bien sûr, personne n’a songé à changer le calendrier au moment même. Il a fallu des siècles (au moins trois) avant qu’on ne parle d’une nouvelle ère, et les calculs sont restés approximatifs. Mais aujourd’hui nous sommes à peu près tous d’accord pour dire que nous sommes en 2021, et bientôt en 2022 de l’ère chrétienne.

Gaston Lessard, s. m.

NOVEMBRE 2021

Décès de Jean-Claude Colin (1790-1875)

Le 15 novembre, les Maristes soulignent l’anniversaire du décès de Jean-Claude Colin (1790-1875), leur fondateur. « Goûter Dieu » était l’une de ses expressions favorites. Il y voyait le point de départ de la vie d’un Mariste: « Il faut apprendre aussi à goûter Dieu, eh oui, goûter Dieu... goûter Dieu c’est se sentir le cœur blessé ».
À première vue, c’est une expression étrange: « goûter » fait penser à ce qu’on mange. «Dieu», c’est tout le contraire: il est partout, il a créé le ciel et la terre, il n’a ni commencement ni fin.
Qui peut goûter Dieu? Est-ce réservé aux moines, aux sœurs, aux personnes âgées? En fait, pour Jean-Claude Colin, c’est par là qu’il faut commencer: « Quand un novice a une fois goûté Dieu, il reviendra sans cesse à lui ».
Est-ce seulement pour celles ou ceux qui pensent à se faire maristes? Pas du tout. Jeunes ou moins jeunes, tous peuvent apprendre à goûter Dieu. Rien de meilleur. Comment fait-on? En se donnant un peu de temps à ne rien faire, en créant un peu d’espace libre dans son cœur.
Gaston Lessard, s. m

OCTOBRE 2021

Marguerite d’Youville

Les habitants de Québec connaissent au moins le carré d’Youville, devenu plus correctement place d’Youville. Moins nombreux, sans doute, sont ceux qui connaissent Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais, née à Varennes le 15 octobre 1701, décédée à Montréal en 1773. Elle était arrière-petite-nièce de Pierre Boucher, l’un des personnages les plus marquants de la colonie, et l’un de ses frères accompagna La Vérendrye dans ses expéditions. En 1722, elle épousa François-Madeleine d’Youville, mais devint veuve huit ans plus tard. Elle avait donné naissance à six enfants, dont quatre étaient morts; les deux autres devinrent prêtres. Elle (ou son mari) semble avoir possédé des esclaves, comme c’était alors la coutu­me. En 1737, avec trois collègues, elle fonda pour aider les pauvres une association qui deviendra les Sœurs grises (de Montréal). Les mauvaises langues disaient qu’elles étaient “grises” parce qu’elles buvaient; mais c’est simplement la couleur de leur costume. Comme d’autres communautés, les Sœurs grises de Montréal sont aujourd’hui en décroissance, mais elles sont toujours présentes au Manitoba et en Alberta. En 1959, le pape Jean XXIII a déclaré Marie-Marguerite d’Youville bienheureuse, et Jean-Paul II l’a déclarée sainte en 1990. C’est la première sainte du pays.
Gaston Lessard, s. m.

SEPTEMBRE 2021

12 septembre: fête du saint Nom de Marie


Marie: peu de noms féminins sont portés plus souvent. Bien sûr, il renvoie d’abord à la mère de Jésus, mais beaucoup de nos mères, de nos sœurs, de nos connaissances le portent également. C’est déjà une bonne raison de l’évoquer avec respect et affection. Pour nous, Maristes, il est très important: il définit qui nous sommes. Dès le début, le 23 juillet 1816, le nom de Mari-istes identifie les membres de la Société de Marie. Il deviendra bientôt Maristes, mais il renvoie toujours à Marie, la mère de Jésus. La fête du saint Nom de Marie a son histoire: elle est d’abord célébrée en Espagne, avec une autorisation de Rome donnée en 1513, dit mon vieux missel, puis étendue à toute l’Église par le pape Innocent XI en 1683 pour célébrer la victoire du polonais Jean Sobieski contre l’attaque des Turcs qui menaçait Vienne. Quant à nous, membres de la Société de Marie, nous sommes toujours conscients de porter le nom de Marie et de travailler selon son esprit. Nous le rappelle constamment la présence de la statue de Marie devant le Séminaire des pères maristes. Devenu simplement “les Maristes”, le nom de Marie est toujours là, invitation à lui faire honneur par notre manière d’être et d’agir. Invitation aussi à compter sur sa protection. Elle est notre mère. Elle nous accompagne, nous soutient.

Gaston Lessard s.m.

Février 2021

17 février: mercredi des cendres.

Que peut bien être le mercredi des cendres? Peut-être même le plus grand nombre n’a-t-il jamais entendu l’expression. C’est le début du carême. Il  y a aussi la mi-carême: elle marque la moitié de ces quarante jours en faisant la fête et en portant des masques; d’où la mascarade.
Mais qu’est-ce que le carême? Permettez-moi d’expliquer (avec mes excuses auprès de ceux qui savent): carême est un vieux mot français; il désigne les quarante jours de jeûne qui préparent les chrétiens à célébrer la fête de Pâques.

Mais qu’est-ce que le jeûne? Le mot «déjeuner» l’explique: déjeuner, c’est rompre le jeûne, c’est-à-dire manger. Est-ce à dire que les chrétiens ne mangent pas pendant les quarante jours avant Pâques? Pas tout à fait: il s’agit de manger moins, de se priver (un peu). Les chrétiens l’ont fait pendant des siècles. Au bout de vingt jours, plusieurs avaient une face de mi-carême.

Ces quarante jours mènent à la fête de Pâques, la plus grande fête de l’année (oui, plus grande encore que Noël), que les chrétiens ont célébrée depuis le début et qu’ils célèbrent toujours: Jésus vainqueur de la mort.

Bon carême!
Gaston Lessard, s. m.

Janvier 2021

10 janvier: la mission de l’Océanie occidentale est confiée aux Maristes

Le 10 janvier 1836, à Rome, Angelo Mai, secrétaire de la Propagande, rédige pour le pape Grégoire XVI un rapport sur une décision prise le 23 décembre précédent. Il s’agit de confier aux Maristes la mission de l’Océanie occidentale: Nouvelle-Zélande, îles Samoa, Fidji, Salomon, etc. Le supérieur des Maristes est un nommé Colai (en fait, Jean-Claude Colin), qui demande en échange que la Société de Marie (Maristes) soit approuvée par le Saint-Siège. Un mois plus tard, le 10 février, Jean-Claude Colin dit oui à la demande de Rome, mais les Maristes se trouvent dispersés dans deux diocèses (Lyon et Belley) et n’ont qu’un supérieur provisoire. Avant que les missionnaires puissent partir pour l’Océanie, il faut qu’il se passe plusieurs choses: d’abord que la Société de Marie existe, puis qu’elle ait un supérieur général, puis que des Maristes pronon­cent leurs vœux entre ses mains, puis que le supérieur nomme les missionnaires. Tout cela va se passer dans les mois suivants: le pape approuve la Société de Marie le 29 avril, les Maristes élisent Jean-Claude Colin comme supérieur général et font leurs vœux entre ses mains le 24 septembre. Le 24 décembre, la Delphine quitte le port du Havre avec à son bord l’évêque vicaire apostolique (François Pompallier); quatre prêtres: Pierre Chanel, Claude Bret, Catherin Servant et Pierre Bataillon;  trois frères: Marie-Nizier (Jean-Marie Delorme), Joseph-Xavier (Joseph-Marie Luzy) et Michel (Colombon ou Colomban).
C’était le début de l’histoire qui a amené les Maristes jusqu’en Nouvelle-Zélande, où ils sont encore bien présents.

Gaston Lessard, s. m.

La congrégation des «Mariistes»

Le 24 septembre 1836, dans la petite ville de Belley, près de Lyon, les vingt premiers pères maristes achevaient une retraite qui avait duré quatre jours. En réalité, prenaient fin ce jour-là vingt ans d’efforts pour mettre en œuvre un projet qui avait pris naissance le 23 juillet 1816. Ce jour-là, en effet, douze prêtres ou futurs prêtres du diocèse de Lyon s’engageaient solennellement à faire exister ce qu’ils appelaient la congrégation des «Mariistes». Il s’agissait de remplir le vide causé par la suppression des Jésuites en 1773. En fait, les Jésuites avaient continué d’exister clandestinement sous le nom de Pères de la foi, mais en France leur nombre et leur influence avaient beaucoup diminué. Le pape les rétablit en 1814. Mais ils étaient encore plus absents que présents.et la Société de Marie visait à compenser cette absence. L’idée naquit en 1812 dans l’esprit de Jean-Claude Courveille, lors d’un pèlerinage à Notre-Dame du Puy. Devenu séminariste à Lyon, Courveille y lança son idée, et le 23 juillet 1816, douze jeunes signèrent ce que l’on appelle la promesse de Fourvière, qui devint réalité vingt ans plus tard. Le 24 septembre 1836 marque ainsi la naissance des Maristes.

Gaston Lessard, s. m.

 

Le curé d’Ars et les Maristes

En 1959, Jean Coste rassembla ce que l’on sait des liens entre saint Jean-Marie Vianney et la Société de Marie (Acta S. M., décembre 1959, p. 368-416). Je retiens deux traits.
Le premier concerne le père Étienne Déclas, l’un des premiers Maristes. Comme Jean-Marie Vianney, Étienne Déclas était resté un simple campagnard. Lui-même raconte «les visites amicales qu’il faisait au saint curé. C’est alors qu’il y avait grand gala. À eux deux, ils s’employaient à tourner une omelette et à réchauffer les pommes de terre que M. le curé laissait dans la gamelle. Le reste était à l’avenant: potage à la façon des Trappistes et les fruits du jardin composaient tout le menu. Combien étaient rares les repas de cette espèce au presbytère, quand le saint curé revenait à son régime ordinaire. La conversation roulait sur les missions du P. Déclas et sur leurs conquêtes pacifiques parmi les pauvres pécheurs.»
Le deuxième trait concerne la tentative que fit le curé d’Ars le 5 septembre 1853 pour se sauver de sa paroisse. Le récit est tardif, mais tout à fait fiable. Le père Piel de Churcheville raconte: «J'aimais à causer avec les Maristes âgés du saint curé, afin de connaître mieux ses rapports avec la Société de Marie. C'est ce que je faisais à la Neylière, où je faisais ma retraite préparatoire à mon ordination sacerdotale, du 31 juillet au 21 août 1892. J'eus la chance de m'entretenir fréquemment, au jardin, avec le vénéré P. Jobert. Comme je lui demandais s'il avait eu connaissance que le curé d'Ars voulût être mariste, il me répondit: «Mais certainement, et j'en suis témoin. Il avait supplié le P. Colin de l'admettre au noviciat, à la Neylière. Le P. Colin l'avait accepté. Le jour et l'heure de sa venue avaient été si bien fixés que tout était prêt pour le recevoir. J'ai été témoin de l'inquiétude du P. Colin quand, le soir venu, le curé d'Ars n'arrivait pas. Et le vénéré fondateur disant: 'Qu’est-il donc arrivé à M. Vianney? C'est pourtant bien aujourd'hui qu'il devait venir au noviciat. Sa cham­bre est prête. Je suis bien inquiet...' Quelques jours après, nous apprîmes, continua le P. Jobert, que ses paroissiens l'avaient fait retourner à son presbytère». En conclusion, Coste écrit: «Un des plus beaux titres de la première génération mariste restera d'avoir mérité l'estime d'un prêtre qui vivait si près de Dieu».

Gaston Lessard, s. m.

23 juillet 1816: Ce jour-là, douze jeunes du grand séminaire de Lyon montent au sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière et signent une promesse de faire exister une société de «Mariistes»

Le mois de juillet est riche de fêtes pour toute l’Église. La plus connue est celle de saint Jacques, le 25, associée à Compostelle, où aboutit le fameux chemin de Compostelle. L’apôtre a aussi donné son nom, Santiago, à la capitale du Chili, mais aussi à d’autres villes de Cuba, de la république dominicaine et d’Argentine. Pour nous, Québécois, le mois de juillet, c’est la fête de sainte Anne, le 26, qui attire les pèlerins au sanctuaire de Sainte-Anne de Beaupré. Le 31, les Jésuites célèbrent saint Ignace, leur fondateur. Pour les Maristes, une grande date est celle du 23 juillet: en 1816, ce jour-là, douze jeunes du grand séminaire de Lyon montent au sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière et signent une promesse de faire exister une société de «Mariistes». C’était le lendemain de la fête de sainte Marie-Madeleine, mais aussi la fin de l’année scolaire.
Pour nous, quand arrive la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin, l’année scolaire est bien finie, et c’est le temps des vacances. En France, au dix-neuvième siècle, c’était un mois plus tard; en Italie, plus tard encore, début novembre. Quand le père Colin arriva à Rome le 15 septembre 1833 pour présenter au pape le projet de Société de Marie, tout le monde se préparait à quitter Rome pour fuir la chaleur. Le 29 octobre, il écrivait: «Rien ne se fait à Rome avant la St Martin», c’est-à-dire avant le 11 novembre. Le 10 décembre, il écrivait, au sujet de ses affaires: «elles iront lentement; car ici on ne se presse pas». Il ajoutait: «je trouverai aussi à Rome de quoi exercer ma petite patience; car, nous autres Français, nous voudrions tout faire dans un jour; c’est ce que nous disent les Italiens, qui nous répètent sans cesse: Patience, patience».
Le 30 janvier 1834, Colin écrit: «Enfin, je puis à peu près entrevoir le moment de mon retour en France. J’espère pouvoir quitter Rome du 20 au 30 février». En fait, Colin était de retour à Belley le 21 février. Le 24, Pierre Chanel, alors professeur au petit séminaire, écrit à sa sœur: «Mr Colin notre Supérieur est arrivé de Rome vendredi matin... Il fallait voir comme nos enfants étaient joyeux de le voir. Nous avons fait carillon dans notre réfectoire. La musique, les tartres et le vin, rien n’a manqué à nos jeunes gens.»

Gaston Lessard, s. m.

Saint Irénée : Le grand séminaire de Lyon, où ont étudié les premiers Maristes au temps de Napoléon.

Irénée, Irène, irénique, irénisme. Le mot grec «eirênê» veut dire: paix. Mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le personnage connu sous ce nom, à savoir saint Irénée, dont nous célébrons la fête le 28 juin. En quoi intéresse-t-il les Maristes? En ceci qu’il a donné son nom au grand séminaire de Lyon, où ont étudié les premiers Maristes au temps de Napoléon. Irénée a sûrement existé, mais il n’y a guère de quoi écrire sa biographie. Adolescent, il est à Smyrne, grand port de mer en Turquie, alors que Marc-Aurèle est empereur de Rome, vers l’an 160. Irénée garde le souvenir d’avoir entendu prêcher l’évêque Polycarpe, alors très âgé et dont on dit qu’il a connu l’apôtre Jean. Mais il ne fait pas bon être chrétien sous Marc-Aurèle: en l’an 177, l’évêque de Lyon, Pothin meurt en prison, Une cinquantaine d’autres chrétiens, dont la jeune Blandine, meurent martyrs. Irénée, prêtre de Lyon, échappa à la mort, car il était alors en ambassade auprès du pape. À son retour, il devint évêque de Lyon. Il est connu surtout par ses écrits en défense de la vraie foi: l’un est connu sous son nom latin de Adversus haereses, mais son vrai titre (en grec) est: «Mise en lumière et réfutation de la prétendue gnose»; le deuxième s’intitule «Démonstration de la prédication apostolique», mais le texte n’en fut connu qu’ en 1904 (en traduction arménienne) . La gnose (le mot grec veut dire connaissance) prétendait posséder une connaissance supérieure de Dieu et de l’univers. Irénée dénonce ces systèmes et enseigne la doctrine fondée sur l’Écriture et la Tradition.

Gaston Lessard, s. m.

DEUX FEMMES, DEUX FÊTES

Quand j’étudiais pour devenir prêtre (Washington, 1951), un professeur nous donna comme devoir de développer la phrase suivante: «Aussi étrange que cela puisse paraître, deux grandes fêtes de l’Église, la Fête-Dieu et la fête du Sacré-Cœur, sont dues aux efforts de deux femmes». La Fête-Dieu fut en effet le résultat des démarches d’une Augustine belge, sainte Julienne de Mont-Cornillon. La fête du Très-Saint-Sacrement fut instituée dans le diocèse de Liège à la suite des visions de Julienne.  Son confesseur, Jacques Pantaléon, devint le pape Urbain IV et il étendit la fête à toute l’Église en 1264, par la bulle Transiturus, où il écrivait: « à l’époque où Nous étions constitué en moindre dignité, Nous avons eu connaissance de la révélation reçue par quelques personnes pieuses qu’un jour cette fête serait célébrée par toute l’Eglise». Les processions de la Fête-Dieu ne se font plus guère, et cette année il ne sera même pas possible pour la plupart des croyants d’assister à la messe. Rien n’empêchera cependant, le 14 juin, de relire le beau texte attribué à saint Thomas d’Aquin et que plusieurs grands compositeurs, dont Palestrina, mirent en musique: Lauda, Sion, Salvatorem¯: »Loue, ô Sion,ton Sauveur». La fête du Sacré-Cœur, quant à elle, nous vient de France, et précisément de Paray-le-Monial. La religieuse Visitandine sainte Marguerite-Marie Alacoque en fut la promotrice, avec l’aide du Jésuite saint Claude La Colombière. Le pape Clément XIII approuva la fête en 1765 et Pie IX l’étendit à toute l’Église en 1856. Cette année, elle sera célébrée le vendredi 19 juin. Les pères maristes du Canada sont associés à la dévotion au Sacré-Cœur en tant que responsables du sanc­tuaire de Beauvoir, près de Sherbrooke. L’abbé Laporte est à l’origine de ce sanctuaire dédié au Sacré-Cœur. Il y fit bâtir une chapelle de pierre en 1920. Les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus, devenues propriétaires en 1943, y construisirent un couvent et une église plus grande. En 1948, les Assomptionnistes en devinrent responsables et furent remplacés par les Maristes en 1996. Les pères Gilles Chabot, supérieur, André Lamontagne et Denis Delisle constituaient la premìere équipe (plus de détails sur le site: https://sanctuairedebeauvoir.qc.ca/histoire-du-sanctuaire/).